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Gilles Siouffi (dir.), Le sentiment linguistique chez Saussure

Lyon, ENS Éditions, 2021, 190 p. – ISBN : 979-10-362-0328-2

Grazia BASILE

Université de Salerne

gbasile@unisa.it

La conquête de ces dernières années est d’avoir enfin placé non seulement tout ce qui est le langage et la langue à son vrai foyer exclusivement dans le sujet parlant soit comme être humain soit comme être social1.

Le volume sous la direction de Gilles Siouffi, Le sentiment linguistique chez Saussure (2021), est le résultat de travaux présentés dans un atelier thématique du même titre organisé par Siouffi dans le cadre du colloque international « Le Cours de linguistique générale 1916-2016. L’émergence » qui s’est tenu à Genève en janvier 2017 pour le centenaire du Cours. Les essais rassemblés ici – résultat de la réélaboration des conférences données par Gilles Siouffi, Loïc Depecker, Vincent Nyckees et Bruno Courbon, auxquelles s’ajoutent les contributions d’Emanuele Fadda et de Philippe Monneret – traitent de la centralité de la notion de sentiment linguistique dans les réflexions philosophico-linguistiques de Ferdinand de Saussure. Cette centralité a été mise en évidence ces dernières années, surtout depuis la publication des Écrits de linguistique générale (2002) (dorénavant ELG), et les essais rassemblés dans ce volume nous offrent une synthèse complète des questions qui tournent autour de la notion de sentiment linguistique.

Cette notion se combine avec les notions de conscience, de sujet parlant, de volonté et d’intelligence, et toutes ensemble – comme le montrent clairement les essais que nous allons considérer – constituent un réseau conceptuel de première importance pour la fondation de l’appareil théorique de Saussure, qui fait de lui le premier linguiste à avoir placé le locuteur (ou plutôt les locuteurs) au cœur de la langue (cf. Nyckees in Siouffi 2021, p. 47)2.

Comme le soulignent Siouffi3 et Courbon4, la notion de sentiment linguistique est bien présente dans le milieu philosophico-linguistique du XIXe siècle qui a précédé la formation de Saussure. En particulier, les trois auteurs qui ont eu la plus grande influence sur Saussure sont Émile Littré (qui utilise le syntagme sentiment de la langue pour désigner des objets d’étude diachroniques, donc loin de la perspective inaugurée plus tard par Saussure), Michel Bréal (qui parle du sentiment de la langue en relation avec le « coté subjectif du langage », avec l’expérience concrète de la langue par les locuteurs) et Hermann Paul (dont la notion de Sprachgefühl, entièrement interne à la dialectique entre l’individuel et le collectif et à la description du mécanisme linguistique, a eu une grande influence sur Saussure) (cf. Siouffi 2021, p. 20 sqq.). En substance, dans la notion de sentiment linguistique et dans la notion interconnectée de conscience linguistique apparaissent des instances théorico-méthodologiques typiques de la linguistique émergente qui, avec Saussure, définira définitivement l’approche synchronique à l’étude des langues (cf. Siouffi 2018 : 98)5.

Le terme sentiment (linguistique) n’apparaît ni dans l’index accompagnant la publication du Cours de linguistique générale (1916) (abrégé CLG) de Charles Bally et Albert Sechehaye6, ni dans l’appareil critique de l’édition dirigée par Tullio De Mauro7 (dorénavant CLG/D)8 – il ne fait donc pas partie du soi-disant « canon » historique des notions saussuriennes (telles que synchronie, diachronie, signe, signification, signifiant, système, etc.) qui ont défini le caractère novateur de la pensée saussurienne (cf. Siouffi 2021, p. 7)9 – mais se trouve dans une entrée du Lexique de la terminologie saussurienne de Rudolf Engler10, précisément dans le syntagme sentiment du sujet parlant.

Une lecture approfondie des pages de Saussure montre toutefois que le terme sentiment apparaît de manière significative (et en association avec certains concepts clés de sa pensée, tels que l’arbitraire du signe et la notion d’identité synchronique) tout au long du développement théorique de Saussure : dans CLG/D, le terme sentiment est attesté 11 fois en tout, dont 9 fois seul, une fois dans le syntagme sentiment de l’arbitraire du signe (CLG/D : 105) et une autre fois dans sentiment de l’identité (CLG/D : 151). Le nombre d’attestations est plus élevé si on consulte l’édition critique du CLG par Engler (dorénavant CLG/E)11 : le terme sentiment apparaît 34 fois seul, 2 fois en relation avec le principe d’arbitraire dans le syntagme sentiment très vif de l’arbitraire du signe, une fois dans sentiment de l’identité, 8 fois dans sentiment de la langue, 2 fois dans sentiment du(des) sujet(s) parlant(s), 4 fois dans sentiment linguistique.

Comme l’a montré Pierre-Yves Testenoire (2018)12, sentiment de la langue et sentiment linguistique font leur apparition assez tardivement dans les deux premiers cours genevois de linguistique générale (1906-1907 et 1908-1909), tandis que conscience de la langue apparaît dans le troisième (1910-1911). Dans ELG (et en particulier dans ED)13 sentiment linguistique et conscience linguistique – comme le souligne Nyckees – peuvent être utilisés indifféremment (cf. Nyckees in Siouffi 2021, p. 53). Le concept de sentiment linguistique ou le concept presque équivalent de conscience collective, d’ailleurs, « nous situe d’emblée au cœur de la refondation saussurienne de la linguistique » (Ibid., p. 41).

Bien qu’il n’existe pas de définition formelle et univoque du sentiment linguistique, on peut – en particulier en suivant les formulations dans ELG – se faire une idée de la pertinence de cette notion qui se configure comme le « véritable objet de la linguistique » (Ibid., p. 48). Il s’agit – résume Nyckees – de la « capacité acquise, possédée par tout locuteur d’une langue, et manifestée par sa pratique linguistique, d’analyser spontanément les formes de cette langue (en un état donné de celle-ci), capacité résultant de son immersion prolongée dans la communauté linguistique correspondante […]. Le sentiment linguistique du locuteur apparaît donc comme le produit de son acquisition de la langue en acte [italiques dans le texte] » (Ibid., p. 48-49)14. Il n’y a aucune entité de la langue qui puisse être placée en dehors du sentiment des locuteurs, donc il « serait […] illusoire d’invoquer une substance de la langue transcendant les usages des locuteurs » (Ibid., p. 46). En ce sens, on peut parler chez Saussure d’immanentisme intégral (Ibid.). De plus, en vertu de son équivalence avec la notion de conscience linguistique, le sentiment linguistique peut être défini plus précisément comme « la conscience, chez le sujet parlant, des rapports qui s’établissent, dans l’usage de sa communauté linguistique, entre des séries de signifiants et des séries de signifiés » (Ibid., p. 54)15.

Fadda (2021, p. 102) fait alors remarquer que Saussure, dans la deuxième conférence inaugurale (en novembre 1891) de son enseignement genevois16, identifie trois niveaux de conscience :

a) un niveau dit « zéro » ou mécanique (correspondant aux changements phonétiques) ;

b) un niveau de « conscience inconsciente » ou « irréfléchie » (correspondant à une compréhension des unités de la langue qui est préalable, par exemple, à leur utilisation analogique) ;

c) un niveau de « conscience réfléchie » propre à l’analyse du linguiste.

En particulier, la conscience inconsciente (ou immédiate ou semi-consciente) se concrétise sur le modèle de l’analogie17 et présente un aspect normatif (tout aussi immédiat). Chaque acte de parole est « un acte individuel de volonté et d’intelligence [nous soulignons] » (CLG/D : 65), par lequel – comme le souligne Fadda – on dispose, d’une part, de l’intelligence qui renvoie à la dimension cognitive du langage et, d’autre part, de la volonté qui concerne sa dimension normative (cf. Fadda in Siouffi 2021, p. 99). La volonté est un élément nécessaire de tout acte linguistique18 et joue un rôle crucial dans la définition de la sémiologie. Pour Saussure, en effet, « quand on s’aperçoit que le signe doit être étudié socialement, on ne retient que les traits de la langue qui la rattachent aux autres institutions, celles qui dépendent plus ou moins de notre volonté », car « le signe échappe toujours en une certaine mesure à la volonté individuelle ou sociale, c’est là son caractère essentiel ; mais c’est celui qui apparaît le moins à première vue » (CLG/D : 74).

L’aspect normatif se manifeste par le fait que les sujets parlants, chaque fois qu’ils s’engagent dans un acte de parole, perçoivent le choix des mots et les règles grammaticales qu’ils utilisent comme une obligation, même si cet acte a lieu « dans des conditions de demi-conscience, d’improvisation et, à la limite, de façon instinctive » (Fadda in Siouffi 2021, p. 106). Par exemple, « nous disons homme et chien parce qu’avant nous on a dit homme et chien » (CLG/D : 148-149), et donc la langue est arbitraire, ce qui signifie que nous n’avons pas affaire à une forme de déterminisme mais plutôt à une coercition (cf. Fadda in Siouffi 2021, p. 107).

Depecker insiste à son tour sur le thème de la volonté, en soulignant qu’il s’agit d’une idée sous-jacente de la psychologie de l’époque à laquelle Saussure était très sensible, selon laquelle la volonté « relève du conscient » (Depecker in Siouffi 2021, p. 117)19. Dans ses trois conférences inaugurales à l’Université de Genève (novembre 1891), Saussure aborde le rôle de la volonté dans l’évolution des langues, en vertu duquel les changements linguistiques sont corrélés à la volonté des locuteurs : alors que les changements phonétiques échappent à la conscience des locuteurs, les transformations analogiques supposent « des opérations intelligentes, où il est possible de découvrir un but et un sens » (Saussure 1891 ; CLG/E : 3284, N 1.2)20. En bref, d’une manière générale, volonté et conscience sont étroitement liées chez Saussure : pour délimiter une unité linguistique (c’est-à-dire pour identifier et associer sa forme à une signification), le sujet parlant réalise une opération qui « requiert l’intervention de la volonté et donc de la conscience » (Depecker in Siouffi 2021, p. 141).

Les manuscrits autographes des années 1890 – comme le souligne Depecker – révèlent alors l’intérêt de Saussure pour la manière dont la pensée (souvent synonyme d’esprit) se manifeste dans la langue, dans la mesure où il y a un « contrat fondamental entre l’esprit et le signe à un moment quelconque » (Saussure 1894 ; ELG : 206)21. Pour Saussure, l’esprit, comme le souligne Depecker, est le lieu où le mot existe : « Ainsi le lieu du mot, la sphère où il acquiert une réalité, est purement l’esprit, qui est aussi le seul lieu où il ait son sens [italiques dans le texte] » (ED : 83). Saussure substitue souvent le terme de conscience à celui d’esprit : « il n’existe linguistiquement que ce qui est aperçu par la conscience, c’est-à-dire ce qui est ou devient signe [italiques dans le texte] » (ED : 45).

Que l’on parle de conscience du sujet parlant ou de sentiment de la langue, ce que Saussure veut souligner, c’est que tous les deux contribuent à identifier ce qui est concret, c’est-à-dire tout ce qui est présent dans la conscience des sujets parlants, « en considérant comme abstraite telle ou telle distinction n’appartenant qu’aux grammairiens, mais non ratifiée par la conscience des sujets parlants » (CLG/E : 2195, III C 298). C’est à ce niveau-ci – enfin – que nous pouvons parler de réalité linguistique : « pour savoir dans quelle mesure une chose est, il faudra <rechercher> dans quelle mesure elle est dans la conscience des sujets parlants, elle signifie. <Donc, une seule perspective, méthode : observer ce qui est ressenti par les sujets parlants> [nous soulignons] » (CLG/E : 1504, II R 85). Il y a donc un lien très étroit entre ce qui est ressenti par le sujet parlant, ce qui est significatif et ce qui est réel, concret (cf. Siouffi 2021, p. 20)22.

Dans les cours de ses dernières années, Saussure préfère utiliser la formulation plurielle conscience des sujets parlants au lieu de conscience du sujet parlant. L’oscillation entre le singulier et le pluriel marque – comme le souligne Depecker – un moment décisif dans l’élaboration théorique de Saussure, puisque nous passons d’une approche plus proche de la psychologie du sujet parlant (dans le cas de conscience du sujet parlant) à une nouvelle perspective visant à saisir la dimension sociale du sujet parlant (dans le cas de conscience des sujets parlants) considéré au sein d’une collectivité, thème sur lequel le linguiste genevois se concentrera dans ses cours des dernières années (cf. Depecker in Siouffi 2021, p. 118).

On passe ainsi de manière plus marquée de l’individu à la collectivité, nœud théorique central pour Saussure pour thématiser la dimension sociale de la langue, orientant l’analyse linguistique vers une science des signes à laquelle – comme on le sait – il donnera le nom de sémiologie entendue comme « science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale [italiques dans le texte] » (CLG/D : 72).

Pour conclure – comme le souligne Courbon – le sujet parlant (dans lequel se trouve le sentiment linguistique) est un agent « double » : individuel (puisque seul un sujet cognitif qui parle/écoute/pense peut « sentir la langue ») et collectif (puisque Saussure fait appel au code social « organisant le langage et formant l’outil nécessaire à l’exercice de la faculté du langage » (CLG/E : 245, D 178). En résumé, le sujet (parlant) saussurien – comme il est rapporté dans la citation en exergue – est constitutivement divisé en deux, dans la mesure où il est « être humain » et « être social » (Saussure, Nouveaux documents *1881 ; ELG : 130).

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1 F. de Saussure, Nouveaux documents *1881 (ELG : 130). Sur la datation des Nouveaux documents cf. F. de Saussure, Science du langage. De la double essence du langage et autres documents du ms. BGE Arch. de Saussure 372. Édition critique partielle mais raisonnée et augmentée des Écrits de linguistique générale, édition établie par René Amacker, Genève, Droz, 2011. On fera ici référence aux textes saussuriens tels qu’ils ont été identifiés et classés par les études de philologie saussurienne. La datation des textes utilisés sera basée sur des études récentes et les cas de datation incertaine seront précédés d’un astérisque et suivis par l’indication des pages de ELG. L’abréviation ELG correspond à F. de Saussure, Écrits de linguistique générale, établis et édités par S. Bouquet et R. Engler, avec la collaboration d’A. Weil, Paris, Gallimard, 2002.

2 V. Nyckees, « Du sentiment linguistique saussurien à la pensée dans la langue : penser la langue avec et contre Saussure », in G. Siouffi (dir.), Le sentiment linguistique chez Saussure, Lyon, ENS Éditions, 2021, p. 41-64.

3 G. Siouffi, « Que pouvait-on comprendre par sentiment de la langue à l’époque de Saussure ? », in G. Siouffi (dir.), 2021, p. 19-39.

4 B. Courbon, « Le linguiste et son double : autour du sentiment linguistique chez Saussure », in G. Siouffi (dir.), 2021, p. 65-97.

5 G. Siouffi, « La notion de sentiment linguistique et la philologie au tournant des XIXe et XXe siècles », Romanica Cracoviensia 2 (2018), p. 97-104.

6 F. de Saussure, Cours de linguistique générale [1916], publié par Ch. Bally et A. Sechehaye, avec la collaboration d’A. Riedlinger, Paris, Payot, 19222.

7 F. de Saussure, Cours de linguistique générale. Édition critique préparée par T. De Mauro, Paris, Payot, 19721 [éd. italienne 19671].

8 Dans le cas du Cours de linguistique générale, nous nous référerons à la traduction française (abrégée CLG/D) de l’édition de De Mauro (1972) qui indique la pagination de la deuxième édition du Cours de 1922 (cf. CLG).

9 G. Siouffi, « Introduction », in G. Siouffi (dir.), 2021, p. 7-17.

10 R. Engler, Lexique de la terminologie saussurienne, Utrecht/Antwerpe, Het Spectrum, 1968.

11 F. de Saussure, Cours de linguistique générale. Édition critique par R. Engler, 2 t., Wiesbaden, Otto Harrassowitz, 1967-1972 [1989-19902].

12 P.-Y. Testenoire, « Procédés et opérations des sujets parlants chez F. de Saussure », Histoire Épistémologie Langage 40-1 (2018), p. 13-29.

13 F. de Saussure, De l’essence double du langage 1891-1892 (dorénavant ED) (ELG = 17-88). 

14 Sur la capacité des locuteurs à analyser spontanément les formes linguistiques, voir E. Fadda « Le sentiment linguistique chez Saussure, entre intelligence et volonté », in G. Siouffi (dir.), 2021, p. 99-112, dans lequel le sentiment linguistique saussurien est défini comme la connaissance immédiate (c’est-à-dire l’intuition semi-consciente ou complètement inconsciente) de la langue (cf. Fadda 2021 : 99). Sur ces thèmes, voir aussi G. Basile, « Lieux d’émergence de la réflexivité linguistique chez Ferdinand de Saussure », Cahiers Ferdinand de Saussure 73 (2020), p. 45-68.

15 Selon Nyckees, la variation synchronique (diastratique et diatopique) doit être prise en compte et une conception « maximaliste » de la langue doit être remplacée par un principe du locuteur spécifique (Ibid., p. 55).

16 F. de Saussure, Deuxième conférence à l’Université de Genève 1891 (ELG = 156-163).

17 Cf. par exemple l’évolution analogique en ancien français, de je treuve à je trouve / nous trouvons, sur le modèle de je pousse / nous poussons (CLG/E : 2521, I R 2.21). Les éléments sous-jacents sont des « associations, conscientes ou non, mises en jeu dans la parole » (CLG/E : 245, I R 2.26), une « analyse involontaire (par une opération subconsciente) » qui « se trouve coordonnée non à une seule série mais à deux séries au moins » (CLG/E : 2081, I R 2.28) (cf. Depecker in Siouffi 2021, p. 143).

18 Le rôle de la volonté dans le fonctionnement des langues avait déjà été abordé par William D. Whitney (cf. The Life and Growth of Language : An Outline of Linguistic Science, Londres, Kegan Paul – Trench, Trübner and Co., 1875), un linguiste qui – comme on le sait – a eu une grande influence sur Saussure.

19 L. Depecker, « Ferdinand de Saussure aux portes de l’inconscient », in G. Siouffi (dir.), 2021, p. 113-145.

20 F. de Saussure, Deuxième conf., op. cit.

21 F. de Saussure, Notes pour un article sur Whitney 1894 (ELG = 203-222).

22 L’essai de Monneret (P. Monneret, « Sentiment linguistique et sentiment de la langue après Saussure : l’apport de Gustave Guillaume », in G. Siouffi (dir.), 2021, p. 147-168) souligne que Guillaume reprend la notion saussurienne de sentiment linguistique dans sa dimension épistémologique, mais la caractérise en plus dans un sens opératif, « comme un concept opératoire de la description linguistique, qui permet l’articulation de la langue au discours » (Monneret in Siouffi 2021, p. 161).