Book Title

E. F. K. Koerner (1939-2022)

John E. JOSEPH

University of Edinburgh

john.joseph@ed.ac.uk

Ernst Frideryk Konrad Koerner est né le 5 février 1939 à Hofleben (en polonais, Mlewiec), à une quinzaine de kilomètres de Thorn, en Prusse occidentale (aujourd’hui Toruń, Pologne). Son enfance a bien sûr été marquée par la guerre, qui a radicalement changé la situation de sa famille, y compris l’identité de son pays. Après avoir étudié aux Universités de Göttingen et de Berlin, ainsi que deux trimestres à l’Université d’Edimbourg, il a obtenu son diplôme de Magister à l’Université de Gießen en 1968, avec une thèse sur le développement et l’utilisation du subjonctif en allemand. En 1971, il a terminé sa thèse de doctorat à l’Université Simon Fraser de Vancouver, British Columbia, sur le contexte et l’évolution du Cours de linguistique générale de Ferdinand de Saussure (1916), sous la direction de Geoffrey Bursill-Hall, et avec Dell Hymes comme examinateur externe. Une version révisée a été publiée en Allemagne (Koerner 1973) et a depuis été traduite en hongrois, en japonais et en espagnol.

Koerner a commencé son travail sur Saussure à un moment propice. La publication en 1968 de la partie principale de l’édition critique du Cours de Rudolf Engler a permis aux chercheurs d’étudier ses sources de manière plus approfondie et détaillée qu’on ne pouvait le faire avec Godel (1957) et d’autres textes manuscrits publiés au coup par coup dans les Cahiers Ferdinand de Saussure et ailleurs. L’éclat d’intérêt pour Saussure dans la période structuraliste, avec des travaux tels que ceux de Barthes (1964), Starobinski (1964, 1971) et Mounin (1968), n’a fait que s’accroître avec les critiques lancées par Lacan (1966) et Derrida (1967)1. Dans l’anglosphère, bien que l’on s’intéressait moins spécifiquement à Saussure, l’histoire de la linguistique a reçu un formidable élan avec la publication de Chomsky (1966), malgré son accueil plutôt hostile parmi les spécialistes (Lakoff 1969, Salmon 1969, Aarsleff 1970). L’important Short History of Linguistics de Robins a paru en 1967, mais il n’existait, en aucune langue, de revue académique ou de collection d’ouvrages consacrée à l’histoire de la linguistique ; aucune association ni aucun colloque sur le sujet n’avait été organisé. L’énergie qui s’accumulait avait besoin de débouchés.

Cometh the hour, cometh the man. Koerner était déterminé à mettre la main sur des livres et des revues que Saussure avait lus et consultés au cours de sa carrière. Dans sa recherche, il est tombé sur la librairie de livres anciens ouverte par John Benjamins à Amsterdam, où les étagères contenaient un certain nombre d’ouvrages et de revues que l’on ne pouvait consulter qu’en se rendant dans plusieurs bibliothèques universitaires – et n’oublions pas qu’à l’époque les catalogues des bibliothèques universitaires ne pouvaient pas être consultés en ligne. Koerner a persuadé Benjamins que, sur la base de sa longue correspondance avec des bibliothèques du monde entier, elles achèteraient volontiers des réimpressions de certains de ces volumes. La vision des deux hommes s’étendait également à la demande potentielle de débouchés pour de nouvelles recherches originales. La revue Historiographia Linguistica, détenue conjointement par le directeur inexpérimenté Koerner et l’éditeur inexpérimenté Benjamins, a été fondée en 1973, accompagnée par deux séries de livres, Studies in the History of the Language Sciences (SiHoLS) pour les monographies originales, et pour les réimpressions, Amsterdam Classics in Linguistics, 1800-1925. En 1975, une autre série, Current Issues in Linguistic Theory (CILT – “kilt” – un clin d’œil aux relations de longue date de Koerner à Édimbourg, reconnues par la remise d’un doctorat honorifique par l’université en 2018) a été lancée avec The Transformational-Generative Paradigm and Modern Linguistic Theory, un volume collectif édité par Koerner et contenant des articles critiques de la grammaire générative ou, comme la contribution de Hymes (1975), se concentrant sur des approches antérieures.

Avant la thèse de Koerner, la recherche en anglais sur Saussure était rare. Gardiner (1944) étant apparu dans la revue de l’école de Copenhague, Acta Linguistica, Wells (1947) fut le premier article entièrement consacré à Saussure à paraître dans une revue américaine ou britannique. Le professeur de Wells, Bloomfield (1924, 1927 ; voir aussi Joseph 1989a, 2021), avait longuement discuté de Saussure, et en Grande-Bretagne, mon collègue émérite R. E. Asher me dit que son professeur Firth n’avait presque jamais donné de conférence dans laquelle Saussure ne figurait pas. Bolinger (1949) s’inscrit dans le sillage des débats antérieurs sur l’arbitraire du signe linguistique, qui commence par Benveniste (1939). Le résumé de Waterman (1956) a été suivi par la publication marquante d’une traduction anglaise du Cours par Wade Baskin, qui avait été inspiré et encouragé à l’entreprendre par son professeur à Columbia University, André Martinet. Au cours des années 1960, Jakobson, qui avait donné des conférences sur Saussure à New York pendant la guerre et se référait à lui régulièrement à partir des années 1920, a publié des articles en anglais entièrement à son sujet (Jakobson 1962, 1969), tout comme Levin (1965), et à la fin de la décennie, Zimmer (1970). L’étude la plus significative est peut-être celle menée par un autre élève de Martinet, Uriel Weinreich (Weinreich, Labov et Herzog 1968), qui s’est concentrée sur Saussure et Hermann Paul et sur les contrastes entre les approches structuralistes et néogrammairiennes de la linguistique historique. Ce chapitre est devenu un manifeste à la fois pour la linguistique historique et pour la sociolinguistique. Il figure dans un livre édité par Winfred Lehmann, et, faisant résonner un tonnerre théorique qui à l’époque ne semblait émaner que du MIT, il explique l’intérêt de Lehmann à faire venir Koerner au Texas après son doctorat sur Saussure.

Sa thèse a posé des défis audacieux à l’histoire reçue de la linguistique moderne. Les années 1960 avaient vu d’éminents experts postuler une série de « précurseurs » de Saussure, dont le sociologue Émile Durkheim, Wilhelm von Humboldt et son disciple Heymann Steinthal, et Georg von der Gabelentz, un linguiste dont le travail se situait hors du courant dominant néogrammairien dans lequel Saussure a été formé à Leipzig. Koerner a insisté sur des sources plus convaincantes qui peuvent être trouvées au sein de ce courant dominant lui-même : William Dwight Whitney, le linguiste américain que les néogrammairiens respectaient et que Saussure vénérait ; Baudouin de Courtenay et Kruszewski ; et Paul, dont le Principien der Sprachgeschichte de 1880 était considéré par les néogrammairiens comme leur bible. Suite aux contrastes entre Saussure et Paul soulignés par Weinreich et al. (1968), la démonstration par Koerner de leurs similitudes était à la fois surprenante et controversée.

Dans le cas de Durkheim, Koerner a soulevé de fortes objections au fait que son nom ne soit jamais cité par Saussure : une méthodologie qui ignore le dossier documentaire peut produire des « influences » sans limite ni base solide. Dans une approche scientifique de l’histoire de la linguistique, les affirmations doivent être falsifiables (suivant Karl Popper), et si la prétendue influence de X sur Y est basée sur une terminologie partagée, ou sur des idées qui se chevauchent mais sans attribution à X, il est possible que X et Y étaient influencés séparément par Z, buvant dans le même abreuvoir, pour ainsi dire ; ou que les termes et les idées étaient « dans l’air », le produit de ce qu’on appelle aujourd’hui la cognition distribuée, et pas vraiment la propriété d’un seul penseur.

Saussure et son parcours intellectuel persisteraient comme thème du travail chez Koerner dans les années suivantes, ainsi que d’autres thèmes récurrents, notamment :

• l’impact sur la linguistique des sciences naturelles au XIXe siècle,

• la méconnaissance du rôle joué par certaines figures relativement mineures : Friedrich Schlegel, August Friedrich Pott, Antoni Dufriche-Desgenettes, Jan Baudouin de Courtenay et bien d’autres,

• les parallèles entre diverses « révolutions » proclamées dans la linguistique moderne, par exemple

– la « découverte » par Sir William Jones des affinités linguistiques indo-européennes en 1786,

– les raffinements méthodologiques de Franz Bopp en 1816,

– la « révolution » néogrammairienne de 1876,

– le structuralisme, à partir de la fin des années 1920,

– la « révolution chomskyenne » des années 1960.

Koerner considérait cette dernière comme particulièrement douteuse, compte tenu de la continuité démontrable entre la méthodologie initiale de Noam Chomsky et celle de ses prédécesseurs Roman Jakobson, Charles Hockett et surtout Zellig Harris. Quant à la non-appréciation du rôle de certaines personnalités, Koerner a cherché à y remédier non seulement par ses recherches, mais, pour le passé, en lançant la série de réimpressions Amsterdam Classics in Linguistics, 1800-1925, et pour l’avenir, en organisant et publiant trois volumes de First Person Singular, pour lesquels des linguistes vivants ont écrit des croquis autobiographiques.

Ses contributions aux Cahiers Ferdinand de Saussure n’ont pas été nombreuses : deux seulement. Pendant longtemps, il y avait, parmi les linguistes d’Amérique du Nord et de Grande-Bretagne, une perception que le Cercle Ferdinand de Saussure était un huis clos ; je ne sais pas si cela a jamais été le cas – ce n’était pas du tout mon expérience personnelle. Il a accepté que nous soumettions tous les deux aux Cahiers les interventions que nous avions présentées au colloque pour marquer le centenaire de Bloomfield lors de la réunion annuelle de la Linguistic Society of America en 1987, dans lesquelles chacun de nous examinait l’impact du Cours sur Bloomfield (Joseph 1989a, Koerner 1989). Les présidents du panel, Charles Hockett et Kenneth Pike, anciens élèves de Bloomfield, se montraient ennuyés par le fait que nous traitions leur professeur vénéré de manière critique. Ce fut donc un grand soulagement quand, à la fin du colloque, un autre élève de Bloomfield, Rulon Wells, qui avait publié le premier article consacré à Saussure dans une revue américaine (Wells 1947), monta sur l’estrade pour nous serrer la main et confirmer son accord avec nos observations. Koerner (1998), son autre publication dans les Cahiers, a fait partie d’un numéro consacré à Peter Wunderli à l’occasion de son 60e anniversaire. On ne peut pas vraiment déplorer qu’il ait placé ses travaux saussuriens dans des revues internationales, de sorte qu’ils obtiennent plus de visibilité que chez le public assez serré des Cahiers, lecture essentielle pour les spécialistes. Un article dans une revue générale avait plus de chance d’attirer de futurs spécialistes.

Après avoir achevé son doctorat, Koerner a occupé des postes d’assistant de recherche aux universités du Texas et de l’Indiana, puis en 1973, il est retourné en Allemagne pour faire de la recherche et enseigner à l’Université de Regensburg (Ratisbonne). En 1976, il a accepté le poste de professeur de linguistique à l’Université d’Ottawa qu’il a occupé jusqu’à sa retraite en 2001. Il a ensuite déménagé à Berlin, où il tenait un poste honorifique au Zentrum für Allgemeine Sprachwissenschaft.

L’importance de Koerner dans la linguistique moderne doit autant à ses énergies organisationnelles et à ses compétences éditoriales qu’à ses propres recherches. Outre Historiographia Linguistica et Studies in the History of the Language Sciences, il organise, en 1978, la première International Conference on the History of the Language Sciences (ICHoLS) à l’Université d’Ottawa ; elle est ensuite devenu un événement triennal, la réunion plus récente ayant été organisée en ligne par l’Université Catholique de Milan en 2021 (retardée d’un an en raison de la pandémie de Covid). La prochaine sera à Tbilissi, en Géorgie, en 2024. Koerner a aussi travaillé pour établir des sociétés nationales pour l’histoire de la linguistique, notamment la Henry Sweet Society for the History of Linguistic Ideas au Royaume-Uni, et la North American Association for the History of the Language Sciences.

D’autres de ses entreprises éditoriales auraient de vastes répercussions positives sur le développement de la linguistique dans le dernier quart du XXe siècle. Sa fondation en 1984 de la revue Diachronica a contribué à revitaliser la linguistique historique à une époque où elle semblait en phase terminale. La série Current Issues in Linguistic Theory qu’il a créée a donné un support de publication stable et de haute qualité pour les approches hors du courant dominant de l’étude du langage, à un moment où les presses universitaires de langue anglaise avaient commencé à se concentrer étroitement sur le générativisme chomskyen. Sans cette série, de nombreux jeunes linguistes développant des travaux innovants en dehors du générativisme n’auraient pas pu faire carrière. La linguistique d’aujourd’hui serait un champ beaucoup moins diversifié sans les entreprises éditoriales de Koerner. Elles occupaient la majeure partie de son temps, bien qu’il n’ait jamais cessé son programme actif de recherche, y compris des voyages pour participer aux congrès à travers le monde, jusqu’à ce que sa mauvaise santé l’ait rendu impossible.

Il n’était pas moins troublé par la domination croissante de l’anglais comme langue internationale de l’érudition. Ses revues et ses séries de livres étaient ouvertes à plusieurs langues, et les auteurs étaient obligés d’inclure des résumés en anglais, en français et en allemand. Sa résistance instinctive à la domination s’est également manifestée dans sa ferme conviction que l’ICHoLS ne devrait être rien d’autre qu’une rencontre internationale. Il était toujours prêt à argumenter avec passion contre les propositions qui surgissaient périodiquement pour la création d’une société internationale pour l’histoire de la linguistique – bien qu’il ait été le moteur de tant de sociétés nationales. Il craignait qu’une société internationale ne soit dominée par le groupe national le plus dynamique à un moment donné, ou le plus ambitieux.

L’homme Konrad Koerner était intense, et, inévitablement, cela l’a profondément attaché à certains, tout en ayant l’effet inverse sur d’autres. Il était extrêmement généreux envers toute personne qu’il percevait comme ayant du talent comme chercheur, sans aucune considération quant à son sexe, son origine ethnique, sa nationalité, son orientation sexuelle ou son âge. Ce n’était pas la norme dans les années 1970, et chaque fois que Vivian Salmon, doyenne de l’histoire de la linguistique en Grande-Bretagne, parlait de Konrad, c’était de l’homme qui l’avait libérée du sexisme et des attitudes condescendantes qui avaient bloqué sa carrière, y compris pendant les années où son mari Paul Salmon était professeur d’allemand à l’Université d’Édimbourg, où elle devait se satisfaire des rôles mineurs qui revenaient aux épouses de professeurs. Elle n’a pas hésité à attribuer à Konrad Koerner le mérite d’avoir assemblé les livres publiés sous son nom à elle dans la série SiHoLS, en utilisant ses articles à elle qui, bien qu’incontestablement magistraux, n’avaient pas reçu l’attention qu’ils méritaient.

Il savait attirer l’attention du public pendant une conférence par une remarque provocante, par exemple sa prédiction selon laquelle dans cent ans on lira encore Saussure, mais Chomsky sera oublié – cela au sommet de l’ascension générativiste. Ses présentations orales étaient assez désorganisées, en contraste avec l’organisation rigoureuse de ses ouvrages publiés et de ses entreprises éditoriales. Il n’a jamais supervisé un doctorant, encore un fait étonnant, compte tenu de l’énergie qu’il a consacrée à aider la carrière de jeunes chercheurs post-doctoraux. La faiblesse évidente de sa série de livres de 1978 à 2020 était qu’il revenait à plusieurs reprises sur les sujets qui occupaient le plus sa pensée – jamais sans ajouter de nouvelles informations ou analyses ; et aucun de ses livres n’avait la même sélection parmi ses sujets favoris ; donc c’étaient techniquement de nouveaux livres, et chacun devait être consulté pour la dernière version de ses recherches. Six de ces huit livres sont parus dans sa propre série chez John Benjamins, sans relecture en dehors des chapitres qui avaient d’abord paru sous forme d’articles dans des revues qui l’imposaient. Ce n’était pas une bonne pratique, et ses amis le lui disaient. Mais, comme toujours, il suivait son propre instinct.

L’un de ses livres publiés ailleurs est Saussurean Studies/Études saussuriennes (1988), avec une préface d’Engler, suivie de dix articles que Koerner avait publiés entre 1972 et 1987 sur divers aspects concernant Saussure et d’autres linguistes qui l’avaient supposément influencé, ou qu’il a influencés. Koerner (1973) avait été relativement conciliant envers les érudits établis dont il contestait les « découvertes » dans ce domaine, concédant par exemple que les traces de Steinthal perçues chez Saussure pouvaient s’expliquer par le fait que Paul avait été l’élève de Steinthal. Mais à la lecture du recueil de 1988, on voit la position de Koerner se durcir progressivement, après que ceux qu’il avait critiqués ont répondu par de féroces polémiques qui ont parfois dépassé les limites habituelles du discours savant. Les concessions rétrécissaient, et ont parfois disparu, à mesure que le guerrier s’endurcissait au combat (voir Joseph 1989b). Mais il n’a jamais perdu son sang-froid, se battant jusqu’à ce que sa santé subisse un déclin soudain en 2017.

Après cela, son travail scientifique a nécessairement ralenti, et sa prise de conscience de cet affaiblissement se reflète dans le titre prémonitoire, quoique quelque peu morbide, de son dernier livre, Last Papers in Linguistic Historiography (Koerner 2020). Il a été hospitalisé à Berlin en décembre 2021 après avoir subi plusieurs chutes, et il est décédé d’une pneumonie le 6 janvier 2022, à l’âge de 82 ans.

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1 Les critiques de Lacan dataient en fait de ses séminaires de dix ans plus tôt, mais elles n’étaient pas largement connues jusqu’à la publication du livre de 1966.