À nos lecteurs
Ce numéro des Cahiers Ferdinand de Saussure – le 71 (2018) – paraît avec un retard dont je demande pardon à nos lecteurs. Mais celà est dû à une bonne cause : avec notre maison d’édition, la Librairie Droz, nous venons de décider du passage des Cahiers à une composition entièrement numérique, et à une double diffusion, sur papier et en ligne. Au cours de ces dernières années, les procédures éditoriales des Cahiers sont devenues toujours plus précises, comme on peut le voir sur notre site www.cerclefdsaussure.org, ce qui a rendu possible le saut dans l’ère numérique. J’invite aussi nos lecteurs à parcourir l’édition numérique des actes de colloques organisés pour le centenaire du Cours de linguistique générale (Paris 2016 et Genève 2017), désormais disponible sur le site www.clg2016.org.
Quant aux articles du présent numéro, je préciserai tout d’abord que, suite au décès de Tullio De Mauro (le 5 janvier 2017, rappelé dans CFS 70), nous avions sollicité des contributions en son souvenir, et nous en voyons ici les premières. Deux articles citent explicitement les Rencontres linguistiques du lundi organisées par De Mauro à partir de septembre 2015 à la Fondation Leusso (Rome), et qui continuent aujourd’hui en son nom ; c’est un lieu où la vitalité de son école se manifeste, et la référence à Saussure revient souvent. Un autre article peut être considéré comme un hommage à Michel Arrivé (décédé le 3 avril 2017 ; voir son souvenir toujours dans CFS 70). La rubrique s’ouvre avec le précieux retour de René Amacker, et les arguments vont de la phonologie de Hermann Paul à la théorie des champs lexicaux, de l’omni-formativité des langues au symbolisme de Freud, de la comparaison avec les échecs chez Saussure et Wittgenstein à la classification des sciences à l’Ecole de Genève, et enfin à un cours de Benveniste de 1939.
Les rubriques habituelles suivent : Résumés de thèses, avec la première thèse tchèque consacrée à Benveniste (Krásová), et une thèse russe sur la terminologie de Saussure (Zolotukhin), qui témoignent encore une fois de l’ouverture internationale des Cahiers ; Documents, où Testenoire publie les lettres de Saussure retrouvées dans les archives de la SLP et que l’on croyait perdues, Zinzi discute la datation des notes prises par Bally à l’un des premiers cours genevois de Saussure, D’Ottavi présente la correspondance entre Jakobson et Raymond de Saussure, qui met en lumière l’arrivée des manuscrits saussuriens à Harvard, et nous avons ajouté un souvenir familial de Robert Godel. Suivent Comptes rendus et Chroniques de colloques. Enfin, la Chronique du Cercle reprend après quelques années riches d’activités.
Durant 17 ans, à partir du numéro 55 (2002), la responsabilité de l’organisation de chaque numéro des Cahiers a été d’abord celle du Président du Cercle, en qualité de Président du Comité éditorial des Cahiers, avec la collaboration constante du Comité. A présent, le Comité a décidé de désigner pour chaque numéro un membre du Comité comme responsable de son organisation, ce qui va améliorer et rendre plus efficace la préparation des nouveaux numéros.
Le numéro 55 avait été encore largement préparé par René Amacker, qui venait de quitter la Présidence. Pour adapter ce présent numéro aux nouvelles normes éditoriales, j’ai reçu l’aide de Giuseppe Cosenza et Giuseppe D’Ottavi, membres du Comité, que je remercie. Je vois ici, comme dans beaucoup des contenus de ce numéro, encore une belle preuve de la capacité des Cahiers de faire coexister tradition et innovation : je m’en réjouis vivement, en ce moment où, ayant fêté mes 70 ans, je me prépare à quitter la Présidence du Cercle, et à prendre congé – dans ce rôle – de nos lecteurs.