Évolution du système terminologique de f. de saussure : aspect lexico-sémantique
Thèse dirigée par Mme Irina KHARITONOVA, Université pédagogique d’Etat de Moscou, soutenue le 4 juin 2018. Composition du jury : M. Yuriy GORBUNOV (rapporteur), Professeur à l’Université d’Etat de Togliatti, Mme Lina RAZUMOVA (rapporteur), Professeur à l’Université transbaïkalienne d’Etat, M. Mark BLOKH (président du jury), Professeur à l’Université pédagogique d’Etat de Moscou, Mme Irina KHARITONOVA (directrice de recherche), Professeur à l’Université pédagogique d’Etat de Moscou, Mme Elena NIKULINA, Professeur à l’Université pédagogique d’Etat de Moscou, Mme Margarita SEYRANYAN, Professeur à l’Université pédagogique d’Etat de Moscou, Mme Elena VELIKAYA, Professeur à l’Ecole supérieure d’économie, Mme Galina GUMOVSKAYA, Professeur à l’Ecole supérieure d’économie, M. Igor DOBRODOMOV, Professeur à l’Université pédagogique d’Etat de Moscou, Mme Tatiana JORJ, Professeur à l’Université pédagogique d’Etat de Moscou, M. Valentin ZIMIN, Professeur à l’Université pédagogique d’Etat de Moscou, Mme Valentina IKONNIKOVA, Professeur à l’Université pédagogique d’Etat de Moscou, Mme Lyubov NEFEDOVA, Professeur à l’Université pédagogique d’Etat de Moscou, Mme Yulya SERGEEVA, Professeur à l’Université pédagogique d’Etat de Moscou, Mme Georgina SOKOLOVA, Professeur à l’Université pédagogique d’Etat de Moscou, M. Valeriy TRYKOV, Professeur à l’Université pédagogique d’Etat de Moscou, Mme Elena FREYDINA, Professeur à l’Université pédagogique d’Etat de Moscou, M. Valeriy SHUVALOV, Professeur à l’Université pédagogique d’Etat de Moscou. Volume : 246 pages.
1. Introduction
F. de Saussure, ayant consacré sa vie à l’étude des phénomènes linguistiques et métalinguistiques, s’est heurté au problème d’une expression adéquate des connaissances accumulées sur le langage par des termes français. En 1911, étant conscient de l’importance et de la profondeur de la question terminologique en linguistique, il a déclaré nécessaire de créer « un livre sur le rôle du mot comme principal perturbateur de la science des mots » (cité dans Engler 1966 : 36). La tâche fixée par le maître genevois il y a plus de cent ans sert de base à cette thèse consacrée à une analyse de la formation et du développement lexico-sémantique du système terminologique de F. de Saussure dans les textes de ses œuvres authentiques (1872-1911) et le texte du Cours de linguistique générale à la lumière des acquis modernes dans les domaines sémantique et terminologique.
Le processus du développement de la pensée scientifique, linguistique en particulier, a toujours suscité un grand intérêt des spécialistes en épistémologie, histoire et méthodologie des sciences (V. Alpatov, G. Canguilhem, E. Ivanova, T. Kuhn, V. Law, M. Leroy et d’autres). Dans ce domaine de recherches, le lien entre la pensée et la langue s’avère évident, car « tous les trajets de la pensée sont jalonnés de ces termes qui retracent des progrès décisifs » (Benveniste 1974 : 79). Cela met en valeur, comme on peut le voir dans les recherches récentes par I. Fenoglio, P.-Y. Testenoire et d’autres, la manifestation du savoir linguistique dans les terminologies et les textes des linguistes.
Le terme linguistique peut être considéré non seulement comme un « jalon » mais aussi comme un faisceau de la pensée scientifique, c’est-à-dire sa voie et son aboutissement en même temps. Comment peut-on accéder à un tel trésor pour en tirer des faits et des données indispensables pour le savoir humain ? Suite aux idées des terminologues (L. Depecker, B. Golovin, A. Lemov, V. Leychik, S. Shelov), nous nous sommes ici proposés d’analyser les termes comme des unités lexicales particulières et le système terminologique saussurien comme une partie particulière du système lexical de la langue française, ce qui a mis à notre disposition toute une collection d’outils fournis par la lexicologie et la sémantique (M. Blokh, V. Gak, D. Geeraerts, A.-J. Greimas, S. Katsnelson, F. Rastier, S. Ullmann). Les termes sont notamment soumis à l’analyse componentielle permettant de construire leurs modèles synchro-diachroniques et de les présenter de la manière la plus objective sans interpréter leur contenu (sans créer de définitions artificielles). Une telle approche nous a fait voir de très près en quoi consistent les caractéristiques du changement diachronique des termes français au sein d’un système terminologique concret, en tenant compte des spécificités du contenu, de la structure et des facteurs d’évolution des termes linguistiques.
Il est aussi à remarquer que la saussurologie tient à la systématisation de la terminologie de F. de Saussure à la lumière des nouveaux matériaux authentiques témoignant de la richesse et de la dynamique de la pensée du maître (S. Bouquet, G. Cosenza, R. Engler, R. Godel et d’autres). Il conviendrait de nommer un tel travail la « métasystématisation », étant donné que la première systématisation des termes en question avait été effectuée par F. de Saussure lui-même. Le rôle de la notion de système dans ce domaine nous a menés à chercher une approche capable de relever tous les aspects de l’évolution du système saussurien. Nous croyons l’avoir trouvée dans la conception d’A. Bogdanov – un savant russe ayant proposé une théorie organisationnelle avec ses lois et ses mécanismes s’appliquant aux systèmes biologiques, économiques, sociaux et linguistiques.
Le matériel de cette recherche provient des textes authentiques (1872-1911) représentant le « corpus de Saussure » (1er et 2e degrés d’authenticité d’après R. Kyheng, 2012) et disponibles dans des versions publiées (Bally, Gautier 1922 ; Marquez 2002 ; Bouquet, Engler 2002 ; Amacker 2011 ; Testenoire 2013). Afin de réaliser une analyse comparative du système authentique avec sa représentation en 1916, l’édition commentée du Cours de linguistique générale par T. de Mauro (1995a) a été appliquée. On utilise également des textes ayant servi de probables sources de certains éléments pour le système analysé – des dictionnaires et des encyclopédies (CNRTL) reflétant d’une certaine façon les sens des termes d’origine.
L’objectif de cette thèse, c’est-à-dire une analyse complète de l’évolution du système terminologique de F. de Saussure du point de vue de la synchronie et de la diachronie avec l’identification des étapes, des mécanismes et des facteurs extralinguistiques et linguistiques, a été atteint par les démarches suivantes :
1. la clarification de la définition d’un système de termes linguistiques sous un aspect synchro-diachronique ;
2. la mise en évidence de l’interrelation des termes linguistiques en tant qu’éléments d’un système et les caractéristiques de leur fonctionnement dans un texte scientifique ;
3. l’identification des caractéristiques d’un terme linguistique en tant que complexe d’éléments et l’établissement des facteurs, des mécanismes, des tendances et des types de variations des termes ;
4. l’établissement des sources et des causes de la création du système saussurien ;
5. l’analyse des caractéristiques de la formation des termes et de leurs relations lexico-sémantiques dans le cadre des trois champs terminologiques : LINGUISTIQUE, LANGAGE, SIGNE ;
6. la construction des modèles synchro-diachroniques pour chaque terme analysé ;
7. l’analyse des modifications du système authentique au niveau de chaque terme lorsque celui-ci est représenté dans le texte du Cours de linguistique générale.
La thèse s’articule ainsi en trois parties représentant la réalisation de ces démarches. La première partie, « Description synchro-diachronique des systèmes de termes linguistiques », porte sur des précisions théoriques et méthodologiques. La deuxième partie, « Théorie de F. de Saussure et son système de termes linguistiques à la fin du XIXe siècle – au début du XXe siècle », présente l’analyse synchro-diachronique de la formation du système authentique de F. de Saussure (textes autographes). Dans la troisième partie « La représentation du système de termes linguistiques de F. de Saussure dans le Cours de linguistique générale », sont décrites la systématisation lexico-sémantique et la synchronisation des termes saussuriens par Ch. Bally et A. Sechehaye.
2. Description synchro-diachronique des systèmes de termes linguistiques
Suite à la théorie de V. Leychik, on établit une stricte distinction entre les notions de système de termes linguistiques (STL) en tant qu’ensemble intégral et ordonné de termes, et de terminologie linguistique – un ensemble partiellement ordonné de termes et de prétermes qui n’est pas caractérisé par une aussi stricte cohérence. Sur un axe diachronique, on assiste à une transformation d’une terminologie linguistique en STL par trois étapes d’évolution (émergence d’un besoin d’un nouveau système, formation d’un système, acquisition d’un équilibre stable) associées à l’évolution des théories scientifiques (A. Bogdanov 2003 ; Mikeshina 2005). La filiation des idées (Canguilhem 1970), c’est-à-dire la succession échelonnée et la continuité du savoir, est une caractéristique primordiale de l’évolution des théories en linguistique et, par conséquent, du métalangage correspondant.
Selon la théorie organisationnelle d’A. Bogdanov, le processus évolutif d’un système est toujours lancé par ses propres éléments. Ainsi, les composantes de chaque niveau hiérarchique d’un STL sont impliquées dans sa propre dynamique : ce sont des champs terminologiques, des termes linguistiques, des exposants (formes des termes), des sens terminologiques et des sèmes (Depecker 2002).
Le terme linguistique est un résultat de la spécialisation linguistique d’une ou de plusieurs unités lexicales : il y a une transition progressive d’un ou de plusieurs prétermes (doublets ou quasi-synonymes) à un seul terme (« rigorème ») exprimant une stricte notion scientifique (Blokh 2012). Le terme linguistique au stade de l’équilibre stable est caractérisé par une structure sémantique développée, ainsi que par la présence d’une forte relation avec d’autres termes formant plusieurs champs terminologiques dans un STL (Shelov 2008).
Les termes existent dans des textes scientifiques et appartiennent à l’une des deux sphères : celle de fonctionnement et celle de fixation (Leychik 2012). La spécificité de l’évolution d’un terme linguistique réside dans le caractère irrégulier et cyclique de son développement en raison de la nature subjective de ce domaine du savoir scientifique qui, dans certaines situations de recherche, nécessite un retour de la sphère de fixation aux textes-créateurs de terme (sphère de fonctionnement). La combinaison de différents types de contextes et de définitions d’un terme en un complexe unique signifie la construction d’un modèle d’optimisation de sa structure sémantique reflétant tous les sens et toutes les variations des sens des termes saussuriens. Les premiers pas vers la création d’un tel modèle ont été entrepris par R. Engler (Engler 1968).
Le côté formel d’un terme est représenté par son exposant1, le contenu – par sa structure sémantique. La structure d’un sens terminologique comprend les macrocomposants (l’extension, l’intension et la connotation) et les microcomposants (les sèmes). La notion scientifique ne fait pas partie de l’espace sémantique d’un terme, mais y correspond : chaque caractéristique notionnelle doit être exprimée par un sème. L’extension d’une notion scientifique (l’idée des limites d’un objet abstrait construit sur la base d’un objet concret – un fait de langage) est en corrélation avec l’extension dans la structure du sens d’un terme linguistique. L’intension d’un sens correspond à l’intension d’une notion (la compréhension aspectuelle des caractéristiques d’un objet). Le processus d’évolution d’un terme représente la sélection et la conjonction des éléments nécessaires pour l’expression adéquate de l’extension et de l’intension d’une notion scientifique par un sens.
La méthode d’analyse componentielle optimisée permet d’identifier des sèmes d’un sens terminologique exprimés dans des contextes et des définitions sous forme d’identificateurs d’essence, de nature, de forme, de source (etc.) d’un objet correspondant (Strehlow 1997).
Les particularités de la composition du sens d’un terme linguistique déterminent les spécificités de l’ensemble du STL. On trouve donc la variation du sens terminologique associée au remplacement des sèmes. Le développement de la variation contribue à la formation de la polysémie d’un terme linguistique associé à des différences au niveau de l’extension (polysémie extensionnelle) ou de l’intension (polysémie intensionnelle). L’évolution de la polysémie conduit à une rupture de lien entre les deux sens et à la formation d’une homonymie des termes linguistiques.
Le processus d’évolution du STL se base sur le point de vue d’un linguiste (Saussure 2002b) permettant au chercheur de mettre en évidence différents aspects ou « incarnations » (phonémiques, catégoriques, etc.) des faits linguistiques (Blokh 2012). Le point de vue, étant dynamique au regard de la plasticité de la pensée humaine (Gak 1997), transforme les limites et les aspects d’un objet d’étude, l’extension et l’intension d’une notion scientifique et du sens terminologique déterminant le choix d’un exposant (Image 1).
Les caractéristiques de l’évolution d’un STL dépendent des facteurs extralinguistiques2 et linguistiques en raison des paramètres d’un STL qui, sous l’influence du sujet-parlant (linguiste francophone), lancent l’élimination, la conservation, l’innovation et le changement. Le changement et l’innovation au niveau du contenu sont décomposés en trois sous-types : le changement peut présenter une variation et une modulation (raffinement), l’innovation représente une dérivation. La modulation implique un changement de l’invariant d’un sens terminologique, tandis que la dérivation signifie un changement de l’invariant de la structure sémantique complète (capable d’inclure plusieurs sens) d’un terme. La variation est un changement des variantes d’un sens tout en maintenant son invariant. Ces processus s’accompagnent des mécanismes de conjonction (unification d’éléments), de disjonction (désintégration d’éléments), d’ingression (entrée d’un élément dans le système) et de digression (sortie d’un élément du système), de sélection positive et négative (Kharitonova 2016). Tous les processus contribuent à la terminologisation, l’ingression extralinguistique ou l’ingression intralinguistique.
La base théorique présentée ci-dessus a permis de construire un modèle synchro-diachronique du STL de F. de Saussure reflétant les directions du développement du système, le fonctionnement des mécanismes à un intervalle de temps précis, ainsi que les relations des éléments du système établies en synchronies.
3. Théorie de F. de Saussure et son système de termes linguistiques à la fin du XIXe siècle – au début du XXe siècle
Les résultats des recherches sur l’héritage scientifique de F. de Saussure, présentés dans les travaux de S. Bouquet, R. Engler, R. Godel, J.E. Joseph, E.F. Koerner, T. de Mauro et d’autres, ont permis d’établir que le métalangage caractéristique pour une période des activités éducatives et scientifiques du linguiste suisse (seconde moitié du XIXe siècle-début du XXe siècle) représentait une combinaison de terminologies philosophique, économique, mathématique, sociologique et linguistique du français, de l’allemand, de l’anglais. Les termes et les prétermes se caractérisaient par la polysémie et la quasi-synonymie. F. de Saussure, s’efforçant d’éliminer les contradictions existantes et de systématiser la terminologie linguistique dispersée, commence à créer son propre STL3.
A l’étape d’émergence d’un besoin d’un nouveau STL, le mécanisme d’ingression intra- et extralinguistique des termes commence à fonctionner en raison :
— du caractère indiscret (termes linguistique, phonologie) et polyèdre (langue, langage, parole) de l’objet linguistique ;
— des caractéristiques des sources d’apparition des nouvelles théories (élément, terme, quaternion du système de termes mathématiques) ;
— du développement progressif du savoir scientifique (par exemple, le désir de réduire le signe à la sphère idéale).
Dans l’interprétation par F. de Saussure, les unités lexicales de départ subissent de fortes modifications conformément à l’écriture des textes créant, fixant et utilisant des termes. Les textes-créateurs et les textes-fixateurs présentent un intérêt particulier pour l’étude de la sémantique des termes, car ceux-là contiennent des définitions supposant différents types de dérivation des sens terminologiques. Les deux types les plus caractéristiques pour les textes saussuriens sont :
1. des définitions contextuelles comme des ensembles de confirmations scientifiques spécifiant le sens d’un terme :
Il y a un premier domaine, intérieur, psychique, où existe le signe autant que la signification, l’un indissolublement lié à l’autre ; il y en a un second, extérieur, où n’existe plus que le « signe », mais à cet instant le signe réduit à une succession d’ondes sonores ne mérite pour nous que le nom de figure vocale (Saussure 2002b : 20)
pour le terme de figure vocale ;
2. des définitions opérationnelles4 impliquant l’absence de notion générique (hyperonyme) – l’essence du terme est alors manifestée par l’indication de l’origine d’un objet décrit, la procédure de la construction d’un objet est formulée :
Quand on défalque du Langage tout ce qui n’est que Parole, le reste peut s’appeler proprement la Langue (Saussure 2002b : 334)
pour le terme de langue, ou encore :
FORME = Non pas une certaine entité positive d’un ordre quelconque, et d’un ordre simple ; mais l’entité à la fois négative et complète : résultant (sans aucune espèce de base matérielle) de la différence avec d’autres formes COMBINÉE avec la différence de signification d’autres formes (ibid. 2002 : 35)
pour le terme de forme.
Ainsi, à l’étape de formation du STL, une combinaison de 118 prétermes (une terminologie non systématisée) s’unit en 38 termes5. Ce processus se détermine en sélection d’éléments nécessaires pour l’expression holistique des notions scientifiques. A cet égard, le STL en devenir est caractérisé comme un modèle d’équilibre, démontrant l’absence ou la présence des éléments nécessaires dans ce système. Les termes analysés se combinent en trois champs.
Le champ terminologique LINGUISTIQUE est formé par 9 termes. Parmi ceux-ci, 6 termes sont monosémiques : linguistique générale, phonologie, point de vue historique, point de vue diachronique, point de vue synchronique, point de vue anachronique. Le terme sémiologie se caractérise par la polysémie extensionnelle due au caractère indiscret de la sémiologie en tant que science et, en même temps, objet (système de signes). Les termes morphologie et phonétique sont dotés de la polysémie intensionnelle issue du caractère polyèdre de la morphologie et de la phonétique pouvant être considérées comme des sciences indépendantes et comme des branches de la linguistique.
Le champ terminologique LANGAGE comprend 10 termes. 5 termes ne possèdent qu’un seul sens : intercourse, clocher, idiome, sphère synchronique, sphère diachronique. Les 5 autres termes présentent la polysémie intensionnelle liée au caractère polyèdre des phénomènes décrits : langue, langage, parole, parole potentielle, parole effective. Par exemple, dans la sémantique du terme langue, trois sens sont dérivés. F. de Saussure identifie au moins trois aspects de cet objet, selon un point de vue choisi : langue comme système de signes, langue comme institution sociale (convention), langue comme moyen (instrument). Dans les premiers manuscrits de linguistique générale, le terme langage présente la polysémie extensionnelle et intensionnelle.
Le champ terminologique SIGNE comprend 18 termes. La majorité absolue – 17 termes : signe, zéro, figure vocale, élément, unité abstraite, entité concrète, identité linguistique, identité étymologique, terme, quaternion final, signifiant, signifié, valeur, linéaire, arbitraire, arbitraire relatif, arbitraire absolu, sont monosémiques, mais sujets à une forte variation en diachronie. La polysémie du terme mot (unité physique / unité à deux côtés) s’explique par le caractère indiscret de l’objet, c’est-à-dire par la liberté dans le choix de ses limites, ce qui contribue à la modulation au niveau de l’extension dans la structure sémantique du terme.
Pour chaque terme analysé, un modèle synchro-diachronique a été construit. A titre d’exemple, nous proposons un terme exprimant la notion de sémiologie. La première colonne du Tableau 1 contient les dates d’évolution du terme dans les textes saussuriens. La deuxième colonne démontre les modifications de la forme du terme. Le terme sémiologie correspond en diachronie au terme grec σημειωτικη introduit par J. Locke en 1655 pour désigner la science des signes. En ce qui concerne le système du français, dès le XVIe siècle, on trouve sémiologie pour désigner une science qui traite des signes des maladies (CNRTL). L’exposant sémiologie est ainsi dérivé du grec σῆμα par analogie avec les termes français désignant des sciences. En 1901, il y a aussi une variante, signologie, de nouveau remplacée dans les manuscrits de 1908-1911 par la sémiologie (Saussure 2002b : 266). La troisième colonne reflète la structure sémantique du terme contenant trois sens. Ainsi, en 1894, la sémiologie est caractérisée par la polysémie extensionnelle. La dérivation métonymique se produit (domaine scientifique → objet) : la sémiologie est un domaine de la linguistique (archisème /domaine/) et son objet (archisème /système/). En 1901, la sémiologie n’est plus interprétée comme un domaine de la linguistique, mais comme une science distincte incluant la linguistique (sèmes /science/, /inclut la linguistique/) (Saussure 2002b : 217-265). En diachronie, on observe la formation de la polysémie intensionnelle provoquée par des changements de l’intension avec l’extension invariable.
DATE | EXPOSANT | STRUCTURE SÉMANTIQUE | STRUCTURE D’UN SENS (IDENTIFICATEURS) | |||||
ESSENCE | DOMAINE | STRUCTURE | OBJET | |||||
1891 | sémiologie | sens-I | domaine | linguistique | - | signe vocal | pensée relative | relations |
1894 | sens-II | système | sémiologique | - | - | - | - | |
1901 | signologie | sens-I | science | - | inclut la linguistique | signes | = | |
1910-1911 | sémiologie | = | = | = | = | valeur |
Il est établi que les changements identifiés dans la formation des termes peuvent être expliqués par plusieurs facteurs extralinguistiques :
1. les caractéristiques de l’objet linguistique :
— le caractère indiscret des phénomènes décrits permet de changer l’extension des notions exprimées. Cependant, la difficulté de définir leurs limites exactes entraîne la formation de la polysémie extensionnelle (sémiologie, mot), ainsi que le problème de la distinction des termes (langage, langue). Le flou des limites affecte la complexité des exposants des termes diachronique et synchronique, ainsi que leurs structures sémantiques : en exprimant des méthodes et simultanément des objets d’étude, le synchronique et le diachronique se trouvent à la jonction de deux champs terminologiques (LINGUISTIQUE et LANGAGE) ;
— le caractère polyèdre permet à F. de Saussure d’aborder le même objet de plusieurs côtés et d’approfondir de manière cohérente la connaissance sur des phénomènes décrits en modifiant l’intension des sens (par exemple, les termes morphologie, phonétique, langue).
2. le caractère progressif du savoir scientifique s’avère être le principal facteur stimulant le développement du STL de F. de Saussure par rapport aux unités lexicales existantes. Cela affecte la structure sémantique du terme signe dont le changement (lorsque le linguiste essaie d’exprimer une nouvelle notion) déclenche l’innovation des termes pour de nouveaux objets démarqués (figure vocale) ou les parties du signe (signifiant, signifié).
3. la source de formation des termes : les éléments du champ terminologique SIGNE formés sous l’influence du mécanisme d’ingression des systèmes de termes mathématiques et économiques se caractérisent par une relative stabilité.
Certains changements sont expliqués par des facteurs linguistiques :
4. l’asymétrie du signe linguistique cause des changements constants sur le plan exposant/sémantique ; par exemple, l’intention à exprimer la notion d’approche synchronique contribue à la dérivation des doublets terminologiques : F. de Saussure, tenant à sélectionner le meilleur exposant, utilise différentes formes pour le même contenu – point de vue (aspect, méthode, etc.) synchronique (synoptique, statique, etc.).
5. les relations paradigmatiques de termes expliquent des changements constants des exposants et des structures sémantiques dans le but d’éliminer la synonymie excessive ; ainsi, les doublets diachroniques forme, signe, symbole, signe vocal, image vocale, aposème, sôme, image acoustique se résument finalement à un terme – signifiant. Le problème est résolu à l’aide du mécanisme de sélection négative.
6. l’interaction des substrats scientifique et linguistique conduit à une clarification des sens des termes, le désir de les distinguer des unités lexicales du langage quotidien ou des termes appartenant à d’autre sciences (interprétation des termes langage, idiome, signe, etc.).
4. La représentation du système de termes linguistiques de F. de Saussure dans le Cours de linguistique générale
L’analyse du texte du Cours de linguistique générale réalisée à travers le prisme des textes autographes a démontré que le STL du Cours est le résultat de la représentation interprétative du STL authentique. Entre le texte du Cours et les textes authentiques se trouvent les textes quasi authentiques des notes des étudiants de F. de Saussure6 – une source principale du Cours, ce qui explique les divergences entre les textes autographes et le livre canonique.
Les termes authentiques dans le texte du Cours subissent des modifications au niveau des exposants et des structures sémantiques. Il y a des changements quantitatifs dans chaque champ terminologique : une augmentation du nombre de termes dans le Cours (41 termes) par rapport au nombre de termes dans les textes saussuriens (38 termes) a été établie.
Le champ terminologique LINGUISTIQUE est formé de 11 termes. Les termes authentiques monosémiques, linguistique générale, phonologie, point de vue historique, point de vue diachronique, point de vue synchronique, point de vue anachronique, conservent leur structure sémantique dans sa forme originale. Les changements se produisent au niveau de certains sèmes. Ainsi, le contenu de la linguistique en tant que science est clarifié, ce qui conduit à la formation de deux termes distincts : linguistique générale et linguistique. Les termes morphologie, phonétique, sémiologie deviennent monosémiques. Des changements au niveau formel se produisent pour les termes exprimant les notions de synchronique et de diachronique – les exposants diachronie et synchronie sont introduits.
Le champ terminologique LANGAGE comprend 8 termes. Les termes intercourse, clocher, idiome, sphère synchronique, sphère diachronique préservent leur monosémie. Avec la disjonction des termes parole potentielle et parole effective, le terme monosémique chaîne parlée est formé. Le terme parole perd sa polysémie : les deux sens sont complètement éliminés et un nouveau sens est dérivé (ensemble d’éléments → réalisation de la langue). Les termes langage et langue continuent d’être caractérisés par la polysémie intensionnelle. De plus, leur quasi-synonymie (au niveau de deux sens) est préservée.
Dans le champ terminologique SIGNE, 18 termes sont monosémiques, le terme mot le devient aussi. Les sens des termes linéaire, arbitraire, valeur, terme, signifiant, signifié sont spécifiés. Les termes arbitraire relatif, arbitraire absolu restent inchangés. La disjonction des termes parole potentielle et parole effective déjà mentionnée ci-dessus conduit à la formation des termes groupement syntagmatique et groupement associatif. Un nouveau terme, signification, est introduit. Des changements importants sont apportés à la sémantique du terme signe : le sème / positif / opposant le signe positif du Cours au signe négatif des œuvres authentiques, est intégré dans sa sémantique. Le terme authentique figure vocale exprimant des choses matérielles dans la langue perd son exposant original et devient suite de sons. Des changements au niveau des exposants se produisent également pour les termes exprimant des identités : identité linguistique devient identité synchronique, identité étymologique devient identité diachronique. Les termes zéro et élément perdent leurs définitions et contextes définitoires dans le Cours. Le terme quaternion final est complètement éliminé du STL. Les caractéristiques terminologiques sont affaiblies pour les termes unité abstraite, unité concrète – au moins cinq sens de l’adjectif abstrait7 dans le Cours ne permettent pas de déterminer la place exacte de ces unités dans le STL, ainsi que leur équivalence avec les termes authentiques correspondants.
La représentation de chaque terme dans le texte du Cours apparaît également sous forme de tableaux. A titre d’exemple, nous proposons le terme sémiologie, dont le modèle synchro-diachronique a été démontré ci-dessus. Le Tableau 2 montre que le terme du Cours ne contient plus la variation au niveau de l’exposant (dans les manuscrits : signologie/sémiologie). La modulation a lieu pour les identificateurs de domaine de la sémiologie. Selon le Cours, la science des signes appartient à la psychologie sociale ou générale : les sèmes/psychologie sociale/, psychologie générale/(Saussure 1995a : 33).
EXPOSANT | STRUCTURE SÉMANTIQUE | STRUCTURE D’UN SENS (IDENTIFICATEURS) | ||||||
ESSENCE | DOMAINE | STRUCTURE | OBJECTIF | OBJET | ||||
sémiologie | sens-I | science | psychologie sociale | psychologie générale | inclut la linguistique | apprendre en quoi consistent les signes | apprendre quelles lois régissent les signes | vie des signes au sein de la vie sociale |
Tous les changements identifiés dans la représentation des termes dans le texte du Cours s’expliquent par plusieurs facteurs extralinguistiques :
1. les caractéristiques de l’objet linguistique :
— le caractère indiscret des phénomènes permet de changer l’extension des notions en précisant les limites des structures sémantiques des termes (élimination des sens des termes mot, sémiologie), ainsi que de délimiter de nouveaux objets (signification) ;
— le caractère polyèdre des phénomènes contribue au changement des sens au niveau des archisèmes (morphologie, phonétique, langue) et des hyposèmes (clarification des fonctions de la linguistique à travers le terme linguistique et des types de relations entre les éléments linguistiques en ajoutant des sèmes supplémentaires au sens du terme terme).
2. la formalisation du STL authentique :
— l’élimination de la polysémie comme une caractéristique négative des termes (tous les termes, à l’exception de langue et langage, deviennent monosémiques) ;
— la conjonction d’exposants variés en un seul exposant unifié (termes point de vue (méthode, aspect, etc.) synchronique et sphère (domaine, objet, etc.) synchronique sont réduits au terme synchronie).
3. la nature progressive du savoir scientifique :
— l’absence de définitions de certains termes en raison de la présence de sens déjà stables (utilisation de zéro et élément uniquement pour expliquer des notions apparentées) ;
— la clarification de l’extension et de l’intension d’un certain nombre de termes (linéaire, arbitraire, valeur, etc.), ainsi que la formation de nouveaux termes (groupement syntagmatique, groupement associatif, signification) ;
— la réduction de la diversité sémantique de l’adjectif abstrait dans la structure sémantique d’un seul terme (unité abstraite).
4. la source de formation des termes : les termes du Cours résultent de la conjonction d’éléments du STL authentique formé à la base des systèmes de termes d’autres sciences et des textes des notes des trois cours pour lesquels F. de Saussure avait soigneusement sélectionné des exposants spéciaux (compréhensibles) à des fins didactiques8. Ainsi, pour exprimer la notion de contenu du signe, deux exposants sont utilisés : concept (faisant référence au terme aristotélicien) et signifié (proposé par F. de Saussure).
Certains changements sont également expliqués par des facteurs linguistiques :
5. l’asymétrie du signe linguistique explique, dans le cas du Cours aussi, les changements des termes exprimant les notions de synchronie et de diachronie ;
6. l’interaction des substrats scientifique et linguistique conduit à la clarification des sens des termes afin de les distinguer des unités lexicales du langage quotidien (abstrait, signe, etc.) et des termes d’autres sciences (concept, etc.).
Les facteurs objectifs incluent également le manque des manuscrits à la disposition des éditeurs du Cours, ce qui explique, par exemple, l’élimination des exposants authentiques (parallélie pour les liens associatifs), des sens (phonologie en tant que science) ou des termes entiers (quaternion final).
5. Conclusion
Le caractère spécifique de l’évolution du STL de F. de Saussure réside dans la coexistence des facteurs linguistiques et extralinguistiques qui ont transformé les éléments de son système en éléments-moteurs déclenchant les actions d’élimination, de conservation, d’innovation et de changement, ainsi que les mécanismes de conjonction, de disjonction, d’ingression et de digression, de sélection positive et négative.
Le perturbateur principal, compliquant le transfert du STL dans un état d’équilibre stable, consistait en objet même de recherche linguistique. F. de Saussure a cherché à exprimer par la langue française (langue-instrument) l’ensemble de propriétés, de caractéristiques et de phénomènes découverts lors des recherches sur le même matériau – la langue indiscrète et polyèdre (langue-objet). Le linguiste, changeant son point de vue sur les objets décrits, introduisait chaque fois des nouveaux changements dans le STL et a toujours été convaincu de son imperfection – chaque élément ajouté (des sèmes, des sens, des exposants ou des termes entiers) conduisait à de nouvelles perturbations du système. R. Engler a écrit à ce propos que « nul plus que Saussure ne se défiait des termes » (Engler 1966 : 32). F. de Saussure lui-même a dit : « il n’y a pas un seul terme employé en linguistique auquel j’accorde un sens quelconque » (Godel 1957 : 31).
Si pour F. de Saussure le problème était de systématiser la réalité linguistique hétérogène en créant un métalangage approprié (objets concrets → objets abstraits → notions → système de termes), les éditeurs du Cours ont dû alors travailler avec un matériel encore plus compliqué – la « métaconstruction » inachevée de F. de Saussure à l’aide des textes quasi authentiques de ses élèves (système de termes → représentation interprétative du système de termes). Tous les agents impliqués démontrent un mouvement vers un système intégré et, dans tous les cas, l’objectif n’est que partiellement atteint.
Les résultats présentés dans la thèse n’épuisent pas toutes les possibilités d’étude lexico-sémantique du STL de F. de Saussure. Premièrement, la présente recherche fournit une base solide pour analyser le développement du système de F. de Saussure dans les textes des linguistes des XXe-XXIe siècles sous le même aspect. Deuxièmement, la méthodologie appliquée dans cette analyse peut être utilisée dans l’étude des terminologies d’autres linguistes afin d’établir les lois et mécanismes universels en rapport avec l’appartenance linguistique, avec l’école ou la branche scientifique et avec les caractéristiques socioculturelles et personnelles d’un auteur d’une terminologie. Troisièmement, l’information complète sur les termes saussuriens présentée dans son intégralité permet de résoudre le problème de traduction des termes français en russe.
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1 Même sens que signifiant.
2 Par « facteurs extralinguistiques » on comprend les facteurs « extraterminologiques », c’est-à-dire des conditions externes par rapport à la langue-instrument (terminologie, métalangage) mais parfois internes par rapport à la langue-objet.
3 « Si la linguistique était une science organisée comme elle pourrait l’être très facilement, mais comme elle n’est pas jusqu’à présent […] » (Saussure 2002 : 265).
4 Ce type de définitions est intéressant à deux points de vue. Premièrement, cela met en évidence la tendance saussurienne à la mathématisation de la science linguistique : « les quantités du langage et leurs rapports sont régulièrement exprimables dans leur nature fondamentale par des formules mathématiques » (Saussure 2002 : 206). Deuxièmement, on y voit clairement la façon particulière de F. de Saussure de construire les notions scientifiques : il s’agit du principe hégélien d’ontologie négative supposant la séparation d’un objet central des objets voisins par la soustraction – le mécanisme de sélection négative selon A. Bogdanov.
5 Termes, en tant qu’unités lexicales ayant des caractéristiques terminologiques au sens strict, se diffèrent des prétermes, en tant qu’unités lexicales en voie de spécialisation. Le préterme se transforme en terme lorsque celui-là commence à correspondre aux critères établis dans le cadre de cette thèse : 1) connotation affaiblie par rapport à un sens correspondant couramment utilisé ; 2) interaction forte entre l’extension et l’intension ; 3) coexistence de différentes manières d’exprimer un concept scientifique ; 4) tendance à la monosémie ; 5) corrélation du terme avec un système particulier ; 7) consubstantialité ; 8) inclusion dans des relations ordonnées avec d’autres éléments du système ; 9) utilisation systématique du terme dans les textes ; 10) polymorphisme (dépendance de l’objet du point de vue sélectionné).
6 Les textes des étudiants ne font pas partie du matériel de cette recherche.
7 Les définitions données par R. Engler ont été résumées en cinq sens manifestés dans le « Cours… » : 1) résultat de généralisation ; 2) résultat d’abstraction d’un objet scientifique ; 3) résultat de classification didactique des faits linguistiques indépendamment du sujet-parlant ; 4) résultat de l’activité mentale du locuteur créant des entités abstraites basées sur des entités concrètes ; 5) irréel (Engler 1977).
8 Comme cela a été prouvé dans la recherche effectuée par G. Cosenza (Cosenza 2016).
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